Je suis allé au e-Health 2023 à Toronto. C’était ma première présence à ce congrès canadien qui réunit les acteurs de la scène du numérique en santé chez nous.
J’ai été frappé par le grand nombre de présentations de qualité qui démontre la vitalité du secteur, mais illustre aussi les graves lacunes de notre pays en matière de santé numérique. Les grandes conférences d’ouverture nous ont permis de comprendre les défis qui attendent le système de soins de santé canadien en matière d’interopérabilité, de pénurie et d’épuisement de la main-d’œuvre et l’automatisation espérée grâce aux progrès de l’intelligence artificielle.
Dans les sessions simultanées, j’ai pu assister à plusieurs démonstrations de projets pilotes en virtualisation des soins et au déploiement de solutions innovatrices de suivi à distance, allant des soins palliatifs virtuels en passant par l’hôpital à domicile et l’autonomisation des patients. Les enjeux de commercialisation et de mise à l’échelle semblent continuer à faire problème et on se rend compte, en écoutant les présentations qu’il n’y a pas au Canada de stratégie numérique proprement nationale et que plusieurs des initiatives souffrent de la même incapacité à dépasser le stade locale de l’implantation.
J’ai été particulièrement impressionné par l’infirmière virtuelle de MacMaster et le projet de soins palliatifs virtuels déployé en Colombie-Britannique et de leur conclusion quant à l’importance de la sensibilisation et de la formation des professionnels de la santé au numérique. On parle souvent du niveau bas de littératies numériques en santé des patients, mais il est clair que le même phénomène existe au niveau des travailleurs de la santé.
J’ai aussi noté la faible représentation du Québec par rapport au reste du Canada dans les projets présentés. À cause de la langue, du nombre de projets chez nous versus le reste du pays ? À creuser.
Contrairement aux congrès similaires auxquels j’ai assisté aux États-Unis et en Europe, il n’y avait somme toute que peu d’entreprises venues y présenter leur produit sauf bien sûr celles qui pouvaient se payer un stand d’exposition.
Une expérience enrichissante donc, qui gagnerait à se produire au Québec un jour et qui aurait avantage à offrir la traduction simultanée pour ceux qui maitrisent moins bien la langue de Shakespeare.
– Roger Simard
Article : Incubateurs du Québec
Article : Les jeunes pousses high-tech propulsées à la puissance 4